Le mensonge

FIN (TRAGIQUE)

Vite, il donna d’autres tours de manivelle, mais toujours rien, sauf la grosse Mme Fuchs, qui riait de plus en plus. Bientôt le moulin fut vide, il retourna dans sa chambre, brisa un deuxième cochon, rechargea le moulin et retourna au salon faire ses simagrées. Au bout d’un temps qui lui parut très long, une forme qui pouvait être sa mère se montra sur le canapé, scintilla quelques secondes puis disparut, ce qui eut pour effet de déclencher le rire homérique de Mme Fuchs. Bientôt le moulin fut vide de nouveau, il sacrifia un autre cochon, en vain ! Toute la collection finit par y passer sans aucune espèce de résultat, sinon le rire de plus en plus désobligeant de Mme Fuchs. Il était épuisé et exaspéré. Il lança le moulin sur Mme Fuchs, qui l’esquiva habilement.

 

« Tu vois, ça ne marche pas. Et tu sais pourquoi ? Parce que trop, c’est trop. Tu ne pourras jamais rattraper tous les mensonges que tu as semés, tu ne reviendras jamais dans le monde sensible ! »

 

Il partit en courant, se bouchant les oreilles, et quand il passa devant le miroir de l’entrée, il ne vit qu’une vague forme livide qui lui ressemblait. Il regarda ses mains qui s’effaçaient sous ses yeux, et bientôt il ne fut plus rien. Pas même un souvenir.

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